Petit tour des Ghosts towns de Californie
Si la Californie est aujourd’hui l’état le plus peuplé des Etats-Unis, il n’en était pas de même il y a 150 ans et aujourd’hui, les Ghosts towns racontent le passé. Elle était alors une région quasiment vide, habitée ça et là par des amérindiens et quelques Américains aventureux.
Tout a changé par un matin glacial de janvier 1848. C’est à côté d’une scierie, sur l’American River, qu’une pépite d’or fut découverte par John Marshall, le contremaître de la scierie. Celui-ci l’amena immédiatement au propriétaire, John Sutter.
Cette pépite d’or modifia en profondeur l’histoire de la Californie, ainsi que, plus largement, des Etats-Unis. Des milliers de chercheurs d’or en herbe débarquèrent dans l’état surnommé désormais, le Golden State.
Les mineurs ont investi toute la région, à la recherche d’or, mais aussi d’argent et autres minerais de valeur. Bûcherons, fermiers, ouvriers de chemins de fer et autres exploitants leur emboîtèrent le pas. C’est alors que des campements, communautés, villes et villages sortirent de terre dans tout l’état. Beaucoup déclinèrent et se vidèrent de leurs habitants quelques 100 ans plus tard, et on trouve aujourd’hui en Californie quelques 9000 Ghosts towns.
Voici quelques ghosts towns typiques de la Californie. Vous trouverez beaucoup de hameaux abandonnés (pas toujours évidents à trouver car beaucoup ne sont que des ruines) dans Death Valley ou le Mojave Desert, autour de la fameuse Route 66, dont les Ghosts towns suivantes :
- Goffs
- Chambless
- Amboy
- Daggett
- Bagdad, où vous trouverez le fameux Bagdad Café.
- Panamint City accueillait plus de 2000 habitants en 1874. La ville comptait alors 50 bâtiments, 12 saloons, une banque, une brasserie, un bureau de poste, un hôtel, et les bureaux du journal Panamint News. Aujourd’hui, elle n’abrite que des ruines.
- Ballarat, près de la Radcliff Mine, comptait, elle, 7 saloons, 3 hôtels, un bureau de poste, une école, une prison et une morgue, et abritait plus de 500 habitants. La fermeture de la mine en 1903 annonça le déclin de la ville. Aujourd’hui, elle compte encore quelques rares habitants à l’année.
- Calico (dans la Mojave Desert) a abrité plus de 1200 personnes et possédait elle aussi son propre journal. Elle vivait d’une mine d’argent et d’une mine de borax. Fondée en 1881, elle commença à se vider de ses habitants vers 1907, après le fermeture de ses mines. Elle est aujourd’hui restaurée et très intéressante à visiter avec ses cinq bâtiments d’époque et propose quelques activités touristiques.
- Le boom de Bodie survint en 1876, après la découverte d’un solide filon d’or. Elle accueillit jusqu’à 10 000 habitants en 1880 (elle était alors la deuxième ville des Etats-Unis !). Elle possédait deux banques, une fanfare, des associations, une ligne de chemin de fer, plusieurs journaux, une prison et 65 saloons (à son apogée). A voir, car une des Ghosts towns les plus authentiques.
L’Arizona, venez hanter Tombstone
L’Arizona fut parcouru par les colons espagnols et est un état riche en gisements de cuivre, argent et or, ce qui a provoqué une ruée vers l’or massive vers cet état. Il dispose donc de nombreuses Ghosts towns, plus d’un millier en vérité.
- Bisbee, une ville minière toujours en activité et qui accueille encore plus de 5500 habitants. Mais elle a compté, il fut un temps, plus de 35 000 habitants. C’est une des cités historiques les mieux préservées d’Arizona. La ville fantôme typique et qui ressemble à tout ce qu’on peut imaginer d’une Ghost Town.
- Fairbanks, ancienne station ferroviaire, au nord de Tombstone a été abandonnée il n’y a pas si longtemps puisque son bureau de poste n’a fermé que dans les années 1970.
- Jerome est un exemple de ville fantôme réhabilitée. Elle a été une ville minière de 15 000 habitants, vivant de l’exploitation du cuivre (et comptant plus de 21 saloons), et est aujourd’hui un lieu prisé par les artistes et touristes.
- Oatman, est une ville datant de début du XXe siècle et a eu son heure de gloire (Clark Gable y aurait passé sa nuit de noces), puis a fortement décliné après la fermeture de la mine. Mais elle a un atout imbattable, elle se trouve sur la Route 66. Et elle a ainsi profité du regain d’intérêt envers cette route mythique.
- Tombstone n’est plus à proprement parler une ville fantôme. Fondée en 1879, elle a compté jusqu’à 15 00 habitants vers 1882, mais l’eau y était rare et la violence courante (elle fut le théâtre de la fusillade d’OK Coral). En 1900, sa population n’est plus que de 700 habitants. Du fait de plusieurs incendies, elle a été presque entièrement détruite, puis reconstruite pour servir de décor de cinéma. C’est aussi une ville touristique qui met en scène la vie au temps du Far West avec de nombreuses animation et et activités.
Colorado, Villes fantômes des Rocheuses
C’est le deuxième état, après la Californie, en nombre de Ghosts towns. Les Rocheuses qui s’étirent largement au Colorado ont accueilli de nombreux sites et camps miniers, établis entre 1850 et 1900, mais aussi quelques forts et stations ferroviaires.
La plupart ont naturellement été abandonnées quand les mines se sont taries. D’autres sont devenues des stations de ski ou des destinations touristiques (avec beaucoup de casinos): Black Oak, Central City, Telluride, Breckenridge, etc.)
- Bent’s Old Fort, ce comptoir commercial, établi en 1829, est encore sur pieds, et est devenu un site historique national.
- Georgetown est une des Ghosts towns les mieux préservées du Colorado, avec une architecture victorienne splendide.
- St-Elmo, fondée en 1878 et qui fonctionna autour de l’exploitation d’argent et d’or, est un joli site qui accueille de nombreux touristes.
Nevada, dansez avec les fantômes à Virginia City
Le Nevada est un état majoritairement désertique. L’exploitation de mines d’or et d’argent ont entraîné un développement rapide de la région, ainsi que la construction anarchique de villes champignon.
En 1857, une mine d’argent fut découverte et dès 1859, Virginia City était la ville la plus importante entre San Francisco et Chicago. En 1876, la ville comptait 30 000 résidents, 150 saloons, son propre réseau d’eau, d’électricité et de gaz, 20 théâtres et dancings, trois églises, etc.
La ville commença à décliner vers 1877. En 1930, sa population était descendue à 500, et aujourd’hui, elle est d’environ 1000 car la ville a su repartir un peu.
Rhyolite fut établie en 1905, et comptait déjà, deux ans après, plus de 10 000 habitants. Cette ghost town est aujourd’hui une étape obligatoire si vous passez dans le coin, car elle dégage une sensation étrange et fantomatique, représentative des villes fantôme.
Nouveau Mexique, fantômes espagnols et mexicains
Le Land of Enchantment est un état très apprécié des amateurs de ghost towns. La présence des colons espagnols, puis des mexicains explique la présence de nombreux vestiges de forts et de comptoirs. Au milieu du XIXe siècle, l’exploitation de mines de cuivre attira la population typique des chercheurs de minerais, d’où l’abondance de Ghosts towns au Nouveau Mexique (plus de 1000).
Elizabethtown n’est plus qu’un champ de ruines, mais elle a compté plus de 7000 résidents. A L’époque, les mineurs payaient 1$ pour 46,5 m2 de terrain.
Lincoln, White Oaks, Chloride, villes « champignon » typiques du Far West, abritent de jolis vestiges de leur gloire passée, des baraques en bois vieilles de deux siècles. Carrizozo a vécu les mêmes aléas, mais a su repartir.
Utah, des villes fantômes désertées par les … touristes
En Utah, les Ghosts Towns n’attirent pas les touristes et elles restent encore très peu visités. Elles y sont pourtant au nombre de 1000, voire davantage, et situées principalement à proximité du Tintic Mining District, de St. George, de la région sous Great Salt Lake, ou encore des canyons de charbons, car la terre y fut fertile.
Grafton possède quelques jolis bâtiments pittoresques encore debout, dont l’ancienne école et quelques maisons d’habitation.
Fruita, dans Capitol Reef, avec son école, Cisco, Silver Reef sont des sites intéressants à visiter avec leurs maisons de bois sombre et leurs ruines éparpillées. Elles donnent une bonne impression de ce que peut produire une ville fantôme.
Wyoming, le charbon c’est de l’or !
En 1850, il fut annoncé officiellement que de l’or avait été découvert en Californie. Devenir riche, telle était l’ambition de toutes les personnes qui prirent la route pour l’Ouest. Mais le chemin était semé d’embûches pour rejoindre la Californie, et long…
Au milieu des Etats-Unis, fut établie Cheyenne, capitale du Wyoming, une étape et surtout, le point de ralliement des deux lignes de chemin de fer qui se construisirent à partir de 1874, l’une provenant de Sacramento en Californie, l’autre de Omaha.
Des mines de charbon furent découvertes dans la région. Stations ferroviaires et mines de charbons furent les booming towns du Wyoming. Aujourd’hui, la plupart de ces sites abritent, au mieux, 50 personnes.
Voici donc quelques noms de villes fantômes emblématiques, mais comme on l’a dit, il en existe quelques dizaines de milliers, alors mieux vaut vous équiper d’un guide GhostTown (anglais) ou faire partie d’un tour pour pouvoir découvrir ces petites pépites d’un autre âge, qui vous transporteront au temps du Far West et des cow-boys.