Surnommé le Robin des Bois du Far West, Jesse James est l’une des grandes figures légendaires de l’Ouest américain. Ce voleur de grand chemin, pilleur de banques, diligences et de trains, a été accusé de plusieurs meurtres et a été poursuivi par les forces de l’ordre d’une dizaine d’États américains.
Une vie de crimes et de rébellion
Considéré comme le plus redoutable bandit ayant sévi dans l’Ouest américain, Jesse James, fils de pasteur, est né en 1847 à Kearney dans le Missouri. Durant la guerre de Sécession, guerre civile américaine survenue entre 1861 et 1865, le jeune homme et son frère Frank font leurs premières armes en s’engageant dans la bande des Bushwhackers, signifiant les batteurs de campagne. Dirigé par le hors-la-loi américain William Quantrill, le gang tend des embuscades aux troupes de l’Union américaine afin de les attaquer par surprise et laisse ainsi derrière lui un véritable chaos.
En 1863, alors qu’il n’a que 16 ans, Jesse James prend part au massacre de Lawrence, une ville du Kansas, durant lequel plus de 180 personnes ont été tuées, près de 200 bâtiments ont été brûlés et la plupart des magasins et des banques ont été pillés. L’année suivante, Jesse James participe à l’attaque de la gare de Centralia, dans l’État de Washington, menée par le sanguinaire chef de la guérilla pro-sudistes William Anderson, surnommé Bloody Bill. Une vingtaine de personnes ont trouvé la mort dans ce raid d’une violence inouïe.
Le redoutable gang James-Younger
À la fin de la guerre civile, après la victoire de l’Union américaine d’Abraham Lincoln, Jesse James, qui rejette les nouvelles législations, prend la tête du gang James-Younger, qu’il crée avec son frère Franck et leur complice Cole Younger. Spécialisée dans les attaques de banques, de diligences et de trains, la bande a opéré de manière sanglante pendant près d’une quinzaine d’années dans le Missouri notamment.
Le gang James-Younger pille sa première banque en 1866 à Liberty, dans le Missouri. Son premier coup d’éclat médiatique remonte à 1872, quand, au cours du hold-up d’une banque de Columbia, au Kentucky, le caissier est sauvagement assassiné.
Au fil des ans, la volonté de Jesse James de porter les valeurs des États confédérés et de défendre ses idéaux face au gouvernement américain ont fait de lui un héros partout aux États-Unis. Certains journaux américains, entre exagération et complaisance, le décrivent même comme un véritable justicier plutôt qu’un criminel. C’est grâce à cela que le hors-la-loi a notamment été surnommé le Robin des Bois du Far West.
La fin d’une randonnée mortelle
En 1874, Silas Woodson, le gouverneur du Missouri, tente de lever une troupe afin de mettre un coup d’arrêt aux agissements du gang James-Younger. En vain, sa demande étant refusée par le Congrès de l’État. L’homme politique fait alors appel à une agence de détectives privés et promet une récompense colossale à qui mettrait fin à ses agissements. La chasse à Jesse James était lancée.
Le hors-la-loi se retire alors à Nashville dans le Tennessee puis à Saint-Joseph, sur les bords du Missouri, où il vit sous une fausse identité avec sa femme et ses deux enfants.
Finalement, en 1882, le roi des gangsters est abattu d’une balle dans la nuque, pris en traître par Robert Ford, l’un de ses anciens complices, appâté semble-t-il par la prime de 10.000 dollars promise pour sa capture « mort ou vif ». Jesse James n’avait que 34 ans.
Sur sa tombe, située au cimetière Mount Olivet de Kearney dans le Missouri, sa mère a fait inscrire l’épitaphe « À la mémoire de mon fils bien-aimé, assassiné par un traître et un lâche, dont le nom ne mérite pas d’apparaître ici ».
Jesse James, la légende perdure
Le cinéma hollywoodien contribue à faire vivre l’image de ce Robin des Bois du Far West. En 2007, le réalisateur Andrew Dominik lui a consacré un film, tiré du roman éponyme de Ron Hansen, « L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford ». Le personnage de Jesse James est incarné par Brad Pitt, qui est également producteur du film, et le rôle de Robert Ford est, quant à lui, campé par Casey Affleck.
Dans le Missouri, il est par ailleurs possible de marcher sur les traces de Jesse James en visitant la Jesse James Home à Saint-Joseph, la maison dans laquelle Jesse James a vécu plusieurs années et où il a été assassiné.
Le Jesse James Bank Museum, situé à Liberty, est, quant à lui, le site du premier cambriolage de banque perpétré par le hors-la-loi en 1866.
Enfin, le Jesse James Wax Museum de Stanton dispose de plusieurs photographies, de reproductions en cire de personnages célèbres, et surtout d’une importante collection d’armes à feu de l’époque ainsi que de plusieurs affaires personnelles de Jesse James.