Les Amish, des protestants qui s’opposent à un relâchement moral, en recherche de pureté.
Pour comprendre les Amish et cette communauté, il faut remonter aux origines du protestantisme. Au XVIème siècle l’église catholique et la papauté sont familières de pratiques qui horrifient beaucoup de catholiques. Scandales au Vatican, pratiques des indulgences, un simple écrit vendu par la hiérarchie catholique pouvait vous permettre d’absoudre vos péchés, vous pouviez même en acheter par avance pour un futur péché.
Ces pratiques scandaleuses permettaient à l’Église et au Vatican de vivre grand train et de s’offrir tous les plaisirs de ce monde, plus de chairs que spirituels. Le Moine Luther fût un des premiers à s’y opposer, à faire éclater le catholicisme en deux grands courants et à prôner un retour aux valeurs chrétiennes sans passer par un clergé ou le Vatican, un rapport direct à Dieu.
Le protestantisme était né ! Cette nouvelle façon de vivre sa foi se scinda aussi en différents courants plus ou moins rigoristes. Les anabaptistes par exemple ne prônaient le baptême qu’à l’âge de raison (d’où leur nom) pour permettre un choix plus raisonné à l’âge adulte. Ce point était vigoureusement rejeté par les autres protestants qui considéraient que ne pas baptiser un enfant c’était le condamner à l’Enfer s’il mourrait avant d’atteindre l’âge adulte.
Voici quelques principes anabaptistes dont certains (en orange) attirèrent sur eux les persécutions :
- L’autorité de l’Écriture,
- La Parole de Dieu adressée aux hommes,
- Le baptême sur confession de foi et engagement personnel,
- L’obéissance à Dieu avant la fidélité à l’État,
- Le refus de la violence et du service militaire,
- Le refus du serment,
- L’amour du prochain et l’assistance mutuelle.
Les anabaptistes refusèrent l’ingérence de l’État dans leur vie, ce qui mènera les membres de cette communauté à des actes de désobéissance. La non-violence étant un de leur fondements moraux.
De cette communauté d’anabaptistes, allait surgir une autre communauté plus restreinte. Avec des règles encore plus strictes, une lecture des textes sacrés différente et une séparation du monde, une pureté au sein de leur mouvement religieux et l’imitation de la vie du Christ comme guide, les Amish se révélèrent.
L’exode des Amish entre l’Alsace et la terre libre de Pennsylvanie.
Les anabaptistes persécutés en Suisse par les autres protestants pour leur interprétation différente des textes s’installent en Alsace autour de Sainte Marie des Mines (dans le Haut-Rhin) dés le XVIème siècle et ce mouvement s’accélère au XVIIIème. Jacob Aman (dont la communauté Amish tire son nom) fonde une petite communauté dissidente parmi les anabaptistes qui respectent des principes plus sévères et rigoristes en matière de foi. Ces anabaptistes sont en situation illégale en Terre de France car le traité qui donne des droits aux protestants ne les inclut pas.
Ce sont par contre de remarquables agriculteurs, qui ne laisse pas indifférent et cet intérêt fera aussi partie de leurs malheurs.
« Les anabaptistes sont naturellement des gens fort laborieux et s’appliquent avec un soin extraordinaire à défricher les terres incultes… »
On leur doit des innovations importantes dans les techniques d’élevage et d’agriculture comme la sélection de la race bovine Montbéliarde, des techniques d’irrigation, de réalisation de prairies artificielles et de rotation des cultures dispensant de la mise en jachères.
Ils feront des envieux et leur statut illégal poussera certains à attirer l’attention de Louis XIV qui décidera de les chasser des Terres de France. Sous le règne de Louis XV beaucoup reviendront sur leurs terres. Pacifistes, ils obtiendront pendant la révolution un privilège étonnant, l’exemption d’entrer dans la milice et de prêter serment à la constitution républicaine, ce qui est un cas unique. Sous Napoléon 1er le port des armes leur fut imposé, contraire à leur morale, ils décidèrent de partir s’installer aux États-Unis.
Un certain William Penn venait de recevoir du roi d’Angleterre des terres en Amérique. Penn décida de créer un état, la Pennsylvanie, basé sur des principes de liberté de conscience, de pacifisme, de non-violence et de tolérance. William Penn était aussi un protestant, un Quaker, ce qui incita de nombreux Amish à le rejoindre. Aujourd’hui les Amish sont une communauté prospère de plus de 320 000 personnes.
Les Amish ne font aucun prosélytisme, mais leur communauté augmente naturellement. A raison de 5 à 10 enfants par couple, ce groupe double ses membres tous les vingt ans.
Des règles et un mode de vie sévère et en autarcie qui tolère des exceptions.
Les membres d’une communauté Amish acceptent par le baptême des règles strictes et sévères pour se conformer à leur foi et à leur morale et aussi pour garantir la solidité de leur communauté au travers des siècles. Une langue les unit, un dialecte proche de l’alsacien et du suisse allemand. Pour un Amish, un non Amish est un « english ».
L’éducation des enfants est assurés par des enseignants Amish, ils ont obtenu de la cour suprême en 1972 d’organiser leur enseignement. Ils considèrent que l’éducation c’est principalement l’observation des parents et des grands parents plus que les paroles qu’ils jugent dangereuses et subversives.
Leur souci de l’autonomie, de cette coupure avec le monde leur fait accepter de ne pas avoir de sécurité sociale, ni de retraite, ils ne payent donc pas d’impôts. Pour eux la solidarité et l’entraide remplacent le rôle de l’état. Ils ont ainsi obtenu de l’État le droit de ne pas contribuer à la société par une participation financière.
Ils vivent le plus possible en autarcie, refusant le monde moderne, cultivant à l’ancienne sans engrais artificiels. Ils ont recours à la médecine naturelle sans refuser pour autant la traditionnelle. Un Amish se doit d’être d’une grande modestie et ne rien posséder de superflu. Le texte du Nouveau Testament est leur guide dans la vie de tous les jours.
Les Amish côtoient néanmoins notre monde par nécessité et il est fréquent de les voir en ville, sur les routes de campagnes, dans leurs commerces et les supermarchés. Les groupes Amish peuvent appliquer les règles et interpréter les textes de manières assez différentes, ce qui permet dans certains domaines un arrangement avec la réalité.
Une exception qui peut paraître surprenante est la période du Rumspringa. Beaucoup de choses inexactes ont été écrites sur cette période de l’adolescence (à partir de 16 ans) jusqu’à l’âge adulte. Le baptême, en pleine conscience, à la fin de cette période, sonnera la véritable entrée dans l’église et ses contraintes. Pendant la Rumspringa, les adolescents rejoignent des groupes pour faire du sport ou chanter ensemble, et à l’occasion, rencontrer celui ou celle qui partagera leur vie dans la communauté, les contraintes sont un peu moins pesantes.
Dans ces groupes Amish, ils sont donc moins soumis aux règles strictes qu’ils devront appliquer dans leur vie de tous les jours une fois baptisés.
Relativement peu d’adolescents, contrairement à une idée fausse répandue par des reportages ou articles qui survolent le sujet, vivent une période en dehors de la communauté et s’adonnent à l’alcool, la drogue ou à une sexualité plus libre, mais certains passent leur permis de conduire. La majorité des adolescents continue de vivre sous le toit familial. A la fin de cette période plus de neuf adolescents sur dix acceptent le baptême et deviennent membres à part entière de l’Église.
Si tu rejoins le Monde, si tu ne suis pas nos règles, tu seras excommunié !
Ne pas se conformer aux règles de la communauté peut avoir des conséquences graves et parfois irrémédiables. Le membre peut être excommunié puis finalement isolé (Meidung). Cet isolement est pratiqué pour le convaincre de revenir vers la communauté, de reconnaître ses torts et de nouveau suivre les règles communes. Peu de membres excommuniés ont fait le chemin inverse. Être excommunié signifie mettre un terme à sa relation avec les membres de sa famille. L’isolement et le rejet d’un membre sont prescrits et justifiés par les Écritures Saintes :
« Quiconque qui n’obéit pas à Ma parole, détournez-vous de lui et que la honte le saisisse »
Un vote unanime de la congrégation doit avoir lieu pour prononcer une excommunication. Isoler un membre sert aussi à garantir que ce membre ne « contaminera » pas les autres.
Une expérience chez les Amish pendant votre séjour ?
C‘est à Lancaster en Pennsylvanie et dans la campagne environnante que vous rencontrerez beaucoup d’Amish. Inutile de vous préciser que ce ne sont pas des objets de curiosité touristique, mais une rencontre pour une meilleure compréhension d’une communauté unie par une foi exigeante et rigoriste. Il est difficile par nature d’entamer un dialogue, mais des organismes proposent des séjours dans des fermes Amish ou Mennonites (les Mennonites sont une communauté proche des Amish mais plus ouverte au monde extérieur).
La ville de Lancaster est à 200 kms à l’ouest de New-York et à 150 kms au nord de Washington DC
Liens utiles
- Fermes B&B comté de Lancaster
- Le journal d’une jeune fille qui a quitté la communauté Amish
- Le site Amish America
- Un documentaire de la BBC (loin des clichés de certains reportages ou série)
Nos conseils d’hébergement du petit prix au coup de cœur
Un hôtel avec un excellent rapport qualité prix
Country Inn & Suites by Radisson
Situé à Lancaster, le Country Inn & Suites by Radisson bénéficie d’une connexion wifi gratuite et d’une réception ouverte 24h/24. Les chambres de l’hôtel sont toutes équipées d’une télévision par satellite ainsi que d’une four à micro-ondes. Un petit-déjeuner buffet ou continental est servi tous les matins. L’établissement possède par ailleurs une salle de sport ainsi qu’un jacuzzi. Parking gratuit. En savoir plus
Notre coup de cœur
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